« UNE IDENTITÉ DE FRONTIÈRE«
Claudio Magris
MUSÉES
MUSÉE REVOLTELLA
Situé dans le centre de Trieste, le Musée Revoltella est une galerie d’art moderne fondée en 1872 par la volonté du baron Pasquale Revoltella (1795-1869), l’une des figures les plus représentatives de la société de Trieste du XIXe siècle.
Revoltella légua son palais et sa collection d’art à la ville de Trieste, ainsi qu’une rente dédiée à la constitution d’une collection. À la fin du 19ème siècle, la collection comprenait un certain nombre d’artistes italiens importants, tels que Francesco Hayez, Domenico Morelli, Giacomo Favretto, Urbano Nono et Filippo Palizzi, ainsi qu’un bon nombre d’artistes étrangers.
Aujourd’hui, la collection comprend les figures les plus importantes de l’art italien du XXe siècle : Casorati, Mario Sironi, Carlo Carrà, Giorgio Morandi, Giorgio De Chirico, Giacomo Manzu’ Marino Marini, Lucio Fontana et Alberto Burri, pour n’en nommer que quelques-unes.
GALLERIA TORBANDENA
La Galleria Torbandena, fondée en 1964 à Trieste, traite de l’art européen et américain ainsi que de l’art contemporain international.
Depuis 1977, il est dirigé par Andy et Alessandro Rosada. Le premier provient de la scène milanaise de la peinture informelle et du spatialisme, le second, qui s’est formé à Trieste – ville clé de la culture mitteleuropéenne – a concentré l’activité de la galerie, dans les années 80 et 90, sur les courants du néo-expressionnisme slovène et allemand.
CITY
MOLO
Cette jetée en pierre qui s’avance dans le golfe a un charme certain, simple et beau.
Un peu d’imagination, et l’on aperçoit la longue silhouette de Joyce marchant d’un pas lent sur les pavés disjoints.
TEMPIO MARIANO DI MONTE GRISA
Le temple national à Maria Madre e Regina est un sanctuaire marial catholique au nord de la ville de Trieste, connu par les Triestins comme le « formaggino » pour sa forme triangulaire. Il a été conçu par Antonio Guacci sur une esquisse de l’évêque de Trieste : la structure triangulaire évoque la lettre M comme symbole de la Vierge Marie. La construction a eu lieu entre 1963 et 1965, tandis que l’inauguration, par le même évêque, a eu lieu le 22 mai 1966. Le sanctuaire est caractérisé par une imposante structure en béton armé, avec la présence de deux églises superposées. Le temple est considéré comme un exemple classique de l’architecture brutaliste.
En juin 2007, la toiture s’est effondrée et, après dix ans de travaux, a été restaurée à l’identique.
LIBRAIRIE UMBERTO SABA
Una strana bottega d’antiquario
s’apre, a Trieste, in una via secreta.
D’antiche legature un oro vario
l’occhio per gli scaffali errante allieta.
Vive in quell’aria tranquillo un poeta.
Dei morti in quel vivente lapidario
la sua opera compie, onesta e lieta,
d’Amor pensoso, ignoto e solitario.
(U. Saba, Il Canzoniere, Autobiografia, n. 15)
Il y a dans la rue San Nicolò, au coeur de Trieste, une petite perle pour bibliophiles : la Libreria Antiquaria Umberto Saba. Elle appartenait au poète du Canzoniere, qui y travailla pendant une grande partie de son existence.
La bibliothèque est un lieu qui nous confronte au passé et nous plonge dans la vie quotidienne de Saba. Quelques tableaux et une photographie de l’auteur. Le local est de dimensions réduites, presque intime, et Saba, dans la poésie Libreria antiquaria, le définit comme un antre noir, car il ne reçoit de lumière d’aucune fenêtre. L’Olivetti qui trône au centre de la bibliothèque appartenait au poète.
Quelques pas plus loin, comme pour veiller sur son atelier de livres, se trouve la statue du poète.
CAFFÈ SAN MARCO
Le Caffè San Marco est un des cafés historiques de Trieste. Fondé en 1914, le café est devenu célèbre comme un rendez-vous des intellectuels et des écrivains : Italo Svevo, James Joyce et Umberto Saba comptèrent parmi les habitués. Point de rencontre des irrédentistes de Trieste, le café a été détruit par les troupes austro-hongroises pendant la Première Guerre mondiale, mais a été rouvert à la fin des hostilités.
Les intérieurs reflètent le style de la Sécession viennoise, populaire lorsque le café a été fondé. Une partie des fresques sont attribuées à Vito Timmel. Les petites tables en marbre, le somptueux bar en bois sculpté, les moulures en font un endroit plein de cette présence surannée que l’on retrouve à Vienne, Venise, ou Budapest.
Les Italiens ont fait campagne pour sauver le café historique en 2013 et le lieu a été restauré, en y associant avec bonheur un coin librairie.
CAFFÈ DEGLI SPECCHI
Fondé en 1839, c’est le seul café qui demeure des quatre cafés de ce qui s’appelait autrefois la Piazza Grande. Au XIX siècle le Café des Glaces fut le lieu de rencontre des irrédentistes et pendant la Seconde Guerre mondiale il devint le quartier général de la Marine britannique. On lui accorde également d’avoir été fréquenté par Joyce et Svevo.
Pour la petite histoire, la café doit son nom au fait que, depuis son ouverture, il était de tradition de graver les événements historiques les plus importants sur des miroirs ou des plaques de verre. Seuls trois exemplaires ont été conservés.
ANTICO CAFFÈ TORINESE
L’Antico Caffè Torinese naît à Trieste en 1919. Oeuvre de l’ébéniste triestin Giuliano Debelli, il est caractérisé par le comptoir original de style Art Nouveau.
CAFFÈ TOMMASEO
En 1830, Tomaso Marcato ouvrit le Caffè Tomaso au rez-de-chaussée de l’immeuble construit en 1824. Marcato embellit son café avec des chaises réalisées par l’ébéniste Thonet et des miroirs muraux ; il commande également au peintre frioulan Giuseppe Gatteri la décoration murale. La cafétéria est rapidement devenue un lieu de rencontre populaire pour les commerçants, les artistes et autres intellectuels. Marcato organise également de nombreux concerts et des expositions de peintres renommés comme Giuseppe Bernardino Bison.
En 1848, le lieu a été rebaptisé Caffè Tommaseo, en l’honneur de l’écrivain et patriote dalmate Niccolò Tommaseo. Pendant cette période, ce café devint un point de rencontre pour le Risorgimento italien à Trieste. Une plaque commémorative figure sur la façade.
La décoration intérieure originale a été en grande partie conservée après la rénovation des années 1984-86.
Le Café Tommaseo s’enorgueillit de la fréquentation de clients célèbres, parmi lesquels Stendhal, Svevo et plus récemment Claudio Magris.
En 1954, le lieu a été officiellement déclaré monument historique et artistique.