Jacques Le Brusq

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Jacques Le Brusq,
Jacques Le Brusq
Jacques Le Brusq

La peinture de Jacques Le Brusq nait d’une expérience intime : la proximité immédiate de la nature, puissante, mystérieuse, de la forêt des Landes de Lanvaux, dans le Morbihan. Au milieu des années 60, il décide de s’installer à Saint Guyomard, à la Cour de Bovrel, une ancienne seigneurie du XVème siècle.
C’est ainsi que la couleur verte s’est imposée à lui. « C’est le vert qui m’a choisi« , dira-t-il modestement quand il commence à peindre les arbres et les sous-bois. Viendront ensuite les grands espaces de la Beauce, ces plaines où les limites du paysage s’estompent jusqu’à l’abstraction. Et puis les rivages de la presqu’île de Rhuys, aux contours changeant au gré des marées , aux palettes infinies de jaunes, de verts et de bruns.
Pour autant Jacques Le Brusq n’est pas un peintre paysagiste. Son souci n’est pas de représenter. Son domaine est autre et il conviendrait plutôt d’évoquer un projet, une quête. Car la nature résiste, ne se laisse pas aborder si familièrement, s’échappe des rets de toute grammaire, fût-elle picturale. Il ne s’agit pas ici de porter un regard esthétique sur le motif ainsi reconduit vers le plaisir de l’amateur. Ce serait là faire entrer l’art dans le domaine du confiseur*. Son objet est plus profond.
Se tenir face aux éléments, aux détails du paysage, tenter inlassablement d’en capter l’essence, d’en restituer la présence, implique à la fois une grande humilité et une infinie ténacité. Il faut savoir s’effacer, accepter d’en rabattre, assumer de n’être qu’un simple accompagnateur de l’œuvre en devenir. C’est ainsi que Jacques Le Brusq aspire à expulser le « je » de l’acte de peindre ou, selon ses propres termes, à arriver au stade où « la peinture se fait elle-même« . Une quête qui, de tableau en tableau, a gardé toute la noblesse de son enthousiasme premier.
JLG

* Martin Heidegger, Introduction à la métaphysique, Vrin, 1980.

Galerie Gaïa, 4 rue Fénelon, 44000 Nantes. Du 2 au 20 avril2024

Cette publication a un commentaire

  1. GIVRE

    merci infiniment de partager par le talent des mots vos sensations vécues en présence des œuvres car cette exposition impose de cette frontalité

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