MUSÉES

Le Garage

Le projet pour 2026

Le Garage est appelé à devenir un lieu majeur de l’art contemporain, à Moscou et au plan international. Le lieu actuel, conçu en 2008, est logé depuis 2015 dans un bâtiment conçu par l’architecte hollandais Rem Koolhaas.
Le Garage présente des collections permanentes et des expositions temporaires. Il privilégie l’art moderne et contemporain russe à partir des années 50. mais propose également des expositions d’artistes internationaux, comme Mark Rothko, Anthony Gormley, Cindy Sherman, Jeff Koons, et Takashi Murakami.
Les dirigeants du Garage ne souhaitent pas en rester là. Le musée prépare son agrandissement. Il va bientôt s’installer dans six bâtiments historiques datant des années 1920. Connu sous le nom de « Pavillon hexagonal », l’emplacement est situé, comme le bâtiment de Rem Koolhas, dans le parc Gorky. Le réaménagement du site, abandonné depuis des lustres, sera mené par l’agence japonaise Sanaa. Le chantier devrait être achevé en 2026. Doté d’une surface utile de 9500 m2, le futur lieu comprendra trois galeries d’exposition, une grande bibliothèque d’histoire de l’art, une librairie et un café. La cour deviendra un espace public qui pourrait accueillir des sculptures et des événements. Un espace considérable et prestigieux qui participera – nous l’espérons – à affirmer la place de Moscou sur la scène internationale l’art et de la peinture contemporaine.

Galerie Tretiakov

La galerie Tretiakov est le plus grand musée d’art russe du monde : les plus belles collections de peintures traditionnelles russes y sont conservées. Le musée présente l’histoire de l’art russe dans son intégralité, des temps anciens jusqu’à aujourd’hui. Il regroupe de nombreuses icônes, des peintures, des sculptures et des oeuvres d’arts graphiques.
En 1892, le millionnaire marchand et fabricant de tissu Pavel Tretiakov fit don de sa collection privée à la ville de Moscou. Le musée se trouve aujourd’hui dans l’ancienne demeure de Tretiakov dont la façade, imaginée par l’architecte V.M. Vasnetsov, fut construite en 1902-1904. Les collections les plus intéressantes du musée sont la Collection d’art russe du 9ème et 10ème siècles, et la Collection d’art soviétique de 1930-1980. Créée en 1856 en tant que collection privée, la Galerie Tretiakov a célébré ses 150 ans en 2006 ; de nombreux articles et expositions ont mis l’évènement à l’honneur.
La nouvelle Galerie Tretiakov de Krymski Val est une filiale dont la construction s’est achevée eb 1986. Elle abrite une très riche exposition d’art moderne dont notamment des peintures réalisées par des artistes d’avant-garde russes tels que Malevitch, Kandinsky, Chagall, Filonov, Popova… On y trouve aussi de nombreuses et monumentales oeuvres d’art du Réalisme socialiste et des oeuvres avant-gardistes de la “nouvelle vague”, datant des années 1960-1980.

Musée Maïakovsky

Vladimir Maïakovski

C’est à n’en pas douter un des lieux les plus étonnants de Moscou. L’immeuble dans lequel le poète, dramaturge et affichiste a passé les dernières années de sa vie a été entièrement remanié. La visite s’effectue en suivant un long plan incliné qui mène du haut de l’immeuble jusqu’à la sortie. On ne trouvera pas ici de reconstitution réaliste des lieux dans lesquels a vécu l’artiste. A la place, le visiteur découvre partout d’énormes accumulations d’objets, du sol au plafond et contre les murs lorsqu’elles ne forment pas elles-mêmes de véritables cloisons. Affiches, reproductions de lettres et agrandissements de photographies, livres et écrits se conjuguent avec des structures métalliques torturées, des meubles déformés, des objets quotidiens ou inattendus (machine à écrire, cadres, boulets de canon, statues renversées) pour reconstituer à partir de la vie de Maïakovski les métaphores présentes dans ses écrits. Vie et œuvre se mêlent dans de vastes compositions poétiques, où l’on voit par exemple les portraits de ses amis et les lettres échangées avec eux composer un avion blanc suspendu au plafond…

N’est reconstituée à l’identique que la chambre minuscule qu’occupait Maïakovski et dans laquelle il s’est suicidé. Un lit triste, un bureau banal, une armoire, quelques livres : en un mot, rien ou presque, presque rien..

GALERIES

Winzavod

Un des bâtiments de Winzavod
Le lieu garde les traces de son passé industriel

Le Centre Winzavod pour l’Art Contemporain a ouvert en 2007 sous l’impulsion de l’homme d’affaires Roman Trotsenko. Winzavod est situé dans une ancienne friche industrielle, un complexe de sept bâtiments de la fin du XIXe siècle, dont une ancienne brasserie. Y sont concentrés trois salles d’exposition, des ateliers d’artistes, des galeries d’art, une librairie, des cafés et des restaurants.

Le choix de bâtiments industriels pour Winzavod témoigne de l’esprit qui a présidé à sa conception et constitue en soi une sorte de métaphore de la situation de l’art contemporain en Russie : c’est un lieu ouvert à la création, mais un lieu un peu à l’écart, avec un petit air d’hétéroclite et d’inachevé. Il comprend une dizaine de galeries, avec une programmation dense. La galerie Pop/off/art, la galerie Fine Art, Triangle Gallery, XL Gallery proposent des artistes russes de dimension internationale.
L’Open Studio tient dans cet ensemble une place à part : c’est un lieu d’accueil et de lancement pour de jeunes artistes auxquels il propose chaque saison des ateliers et des résidences.
Winzavod offre également des activités d’enseignement, d’initiation à l’art contemporain, des lectures et conférences.

Triumph Gallery

Eva Helka, Le puits,

Galerie très active non seulement à l’intérieur de la Russie, mais également à l’étranger. Elle s’occupe régulièrement de la promotion de ses artistes lors des expositions et des foires internationales notamment à la Biennale de Venise.
Nous retiendrons en particulier Eva Helka, dont l’exposition « Les larmes de février » fait référence aux lignes du poème de Boris Pasternak « Février. De l’encre et des larmes« .
Au centre du nouveau projet de l’artiste se trouvent des réflexions sur les propriétés de la mémoire.

Galerie Lumière

La galerie Lumiere est sans doute un des lieux les plus remarquables et originaux de la scène artistiques moscovite. Elle regroupe un lieu d’exposition et une photothèque impressionnante par son importance et sa qualité. La galerie Lumiere a ouvert en 2021 un nouveau lieu sur Bolshaya Polyanka. Le nouvel espace abrite au rez-de-chaussée deux salles d’exposition, le club pédagogique Lumiere et une librairie. L’aménagement de la galerie, dans un manoir de trois étages du XIXe siècle, a été conçu par l’architecte Evgeny Asse dans un style épuré et sobre qui répond parfaitement aux exigences d’un lieu voué à la photographie.

Bolshaya Polyanka, 61, bld. 1

La Galerie Lumière est l’une des plus anciennes galeries de Moscou consacrée à la photographie. Elle présente des photographes soviétiques et internationaux reconnus et travaille également avec des auteurs contemporains. Depuis sa fondation, la galerie a réussi à constituer une collection considérable de photographies soviétiques couvrant la période des années 1920 aux années 1990, qui comprend 13 300 tirages originaux. La galerie présente des tirages vintage, «imprimés plus tard » et des tirages contemporains en édition limitée de noms classiques dans la photographie russe : constructivisme, réalisme socialiste, photographie architecturale et photographie de guerre. Elle présente également des grands noms de la photographie occidentale, comme Elliott Erwitt, Steve Schapiro, Greg Gorman, Guy Bourdin, etc

ART4

Le musée/galerie ART4 se veut à la fois musée et galerie d’art contemporain. Sa collection permanente comprend plus de 1000 oeuvres d’artistes russes. En outre l’espace ART4 présente chaque mois une exposition temporaire prélevée sur les oeuvres de sa collection ainsi que les oeuvres de jeunes artistes.
Les galeries moscovites n’ont pas les pudeurs des galeries françaises : l’argent n’est pas exclu du champ du visible. Le cartouche indique ici le prix sans mystère ni chuchotements. Titre de l’oeuvre, dimensions, prix en euro : tout est dit sur bristol blanc.

CITY

Déambulations

Bolshaya Nikitskaya

Partant de la Place du Manège, se trouve la rue Bolshaya Nikitskaya, une des rues les plus animées de Moscou. On y trouve de nombreux cafés et restaurants, du plus somptueux Gvidon au très mode Ugolëk. Une mention particulière pour la terrasse de Kofemanyia Nikitskaya, devant le Conservatoire de musique Tchaïkovsky : une des plus belles adresses pour boire un verre par une chaude soirée d’été, sous l’oeil impérieux du maître.

La gare de Kazan

Gare de Kazan
Gare de Iaroslav

La gare de Khazan  est l’une des neuf gares ferroviaires importantes de Moscou. Elle se situe place Komsomolskaïa, dite place des Trois-Gares à cause de sa proximité avec la gare de Léningrad et la gare de Iaroslav. C’est, avec cette dernière, la gare qui dessert le Transsibérien. qui relie Moscou à la Chine et à Vladivostok. Ses lignes mènent à la Sibérie à l’Oural, ainsi qu’au nord de la Russie, avec Kostroma, Vologda,  Arkhangelsk et Iaroslav.
Les gares de Moscou sont un voyage dans le temps : l’architecture néo-russe transporte le voyageur au XIXème siècle ( la gare a été construite en 1867 ) et la salle d’attente resplendit du magnifique plafond Art-Nouveau de Eugène Lancerey.
Plus modestement, mais tout aussi inactuel, le buffet de la gare, resté presqu’inchangé depuis les années 60, avec sa porcelaine à pois rouge blanc, son mobilier désuet, sa collection de téléphones et ses affiches des Pionniers placardés sur les murs.

La salle d’attente
Les pionniers du buffet de la gare
…rouge à pois blancs.

Le café Tchaïkovsky

Situé au rez-de-chaussée du Tchaïkovsky Concert Hall, le café restaurant du même nom possède un charme certain : celui des temps perdus. On ressent l’atmosphère un peu désuète et faussement compassée que l’on imagine avoir été celle des cafés viennois, un mélange de naturel et de codes surannés, dans le service et la décoration. Tout est très classique mais l’ambiance est décontractée et feutrée à la fois. La salle de restaurant circulaire à colonnades est étonnante, un décor de cinéma. Loin des icônes touristiques de Moscou (je pense bien sûr au café Pouchkine, trop vrai pour être vrai), ce café restaurant est un lieu hors du temps, où l’on peut encore rester une heure devant un café avec un livre : le grand luxe.

Les sept tours de Staline

Les gratte-ciel de Staline -surnommées les Sept Soeurs – sont un ensemble de constructions élevées à Moscou entre les années 40 et 50 pour commémorer le 8ème centenaire de la ville (en 1947). Ils combinent le style baroque et gothique russe avec le style néoclassique, avec des influences des gratte-ciel new-yorkais des années 30, sans oublier l’art réaliste soviétique dans les façades et les ornements. Le tout forme un ensemble pour le moins composite, impressionnant par sa masse conquérante et son parti-pris d’éternité.

L’une des « soeurs » la tour Kudrinskaya, gratte-ciel de 176m et 22 étages est un bâtiment résidentiel. La tour centrale se termine par une antenne et la façade est ornée de nombreuses sculptures néo-classiques. Les 450 appartements ont été conçus pour l’élite soviétique de l’époque et ont été achevés en 1954.
L’immeuble comprend également un immense bunker souterrain pour ses locataires, à l’origine essentiellement pilotes ou ingénieurs aéronautiques.
Les appartements les plus grands étaient réservés au KGB et ses appareils d’écoute, destinés à espionner l’ambassade des États-Unis voisine. Aujourd’hui ils sont partiellement occupé par le tourisme Airbnb .

Dès l’entrée dans le hall, majestueux, on est frappé par le goût du faste qui s’y manifeste avec ostentation. Six mètres de hauteur, plafond à caissons, colonnes corinthiennes et pavage de marbres, portes d’acajou. Louer un appartement dans la Kudrinskaya Tower, c’est comme endosser le costume d’un apparatchik des années 50, d’autant que les appartements ont conservé pour beaucoup l’aménagement d’époque. On imagine assez bien ce que ressentirent les dignitaires du régime quand, en 1954, l’immeuble achevé, ils pénétrèrent dans ce temple du communisme triomphant. Et quand, parvenus au sommet de la tour, ils découvrirent la vue sur la ville, son immensité, ses artères, ses dômes…
Aujourd’hui, au rez-de-chaussée de la tour, se trouve le restaurant Balzi Rossi. Il s’est logé dans ce cadre grandiose non sans y ajouter une touche de kitsch censée évoquer l’Italie : plantes vertes luxuriantes et sculptures de faux albâtre trônent sous de magnifiques lustres en verre de Murano dignes d’un palais vénitien : un régal.