UN LIEU DU POSSIBLE
De retour d’un voyage en Chine le 6 juillet 1971, Nicolae Ceausescu exposait devant le Comité exécutif du Parti communiste les principes de sa nouvelle politique culturelle. Ces « thèses de juillet”, étaient censées faire de l’art et de la culture de véritables auxiliaires de la politique en imposant aux créateurs un programme contrôlé de près par des institutions crées à cet effet.
Trente ans après la chute du régime en décembre 1989, Bucarest est une capitale en effervescence, qui s’empare avec énergie des lieux disponibles, usines désaffectées, villas roumaines traditionnelles, ateliers.
MUSÉES
MUSEUM OF MODERN ART
Fondé en 2001, le Musée national d’art contemporain de Roumanie (MNAC Bucarest) est une institution dédiée à l’exposition, la recherche et la promotion de l’art contemporain roumain. Situé dans un bâtiment à forte signification symbolique, le Palais du Parlement – connu dans les années 1980 comme la Maison du Peuple – MNAC Bucarest dispose du plus grand espace dédié à l’art contemporain de Roumanie.
La collection comprend plus de 7000 oeuvres de la période de l’Après-guerre.
MARe
Le MARe – fondation privée – a ouvert ses portes en 2018 dans le quartier de Doroban, dans lequel logeait l’ancienne nomenklatura roumaine. Le directeur du musée, Erwin Kessler, a choisi de s’écarter de l’« art officiel roumain », allant jusqu’à baptiser le lieu « Musée d’art récent » et non « d’art contemporain ».
Avec son accent sur l’art roumain produit de 60 à aujourd’hui, MARe offre aux visiteurs une perspective critique sur les risques, les succès et les compromis des artistes roumains pendant la dictature communiste et après la chute du régime en 1989.
En juillet 1965, à l’occasion du 9e Congrès du PCR, l’idéologie officielle a dissous le dogme du réalisme socialiste afin d’encourager la « diversité stylistique » dans le domaine des arts, mais sans dépasser les limites imposées par le régime. A partir de ce moment, les artistes ignorés jusqu’alors, comme l’auto-didacte Ion Tuculescu ont été transformés en héros et prophètes du renouveau. Les jeunes artistes ont rapidement repris les techniques et les moyens de l’art occidental, de l’abstraction et du néo-constructivisme au photoréalisme et de la performance aux installations et au land-art.
La collection comprend environ 1.000 œuvres réalisées par des artistes roumains : peinture, sculpture, installation, photographie, objet, collages, art conceptuel et vidéo. MARe aborde des thèmes contrastés de l’art roumain, reconsidérant de manière critique des sujets tels que le progrès, l’esthétique, l’utopie et la dystopie, la construction et la dissolution, la dissidence, la foi et le blasphème, la tradition et l’innovation.
GALERIES
Ouverte en octobre 2015, la galerie Mobius propose un programme d’expositions internationales avec un accent particulier sur l’Europe de l’Est. La galerie vise à stimuler les échanges entre la scène artistique de l’Europe de l’Est et la communauté internationale grâce à une série d’expositions spéciales, de publications, d’événements et de conférences d’artistes.
GAEP GALLERY
Après des années parisiennes, Andrei Breahna a décidé de rentrer à Bucarest en 2013. En 2014, il ouvre sa première galerie pour y exposer des artistes d’Europe de l’Est. Le programme initial de la galerie, sous le nom de Eastwards Prospectus, était axé sur les pratiques artistiques de la partie sud-est de l’Europe. Aujourd’hui le programme de Gaep s’ouvre à la scène internationale.
Gaep participe aux foires de Milan, Turin, Barcelone, Vienne, etc.
ANCA POTERASU GALLERY
Anca Poterasu Gallery est une galerie d’art contemporain fondée en mai 2011, avec un accent sur les artistes roumains contemporains. La galerie présente des artistes à la fois bien établis et jeunes, actifs dans divers médias : peinture, dessin, objets d’art, installation, photographie et image en mouvement.
En 2015, la galerie a lancé un programme international d’expositions en résidence – Plantelor 58 – pour des artistes et des conservateurs du monde entier.