MITTEL EUROPA
MUSÉES
MUSÉE LUDWIG
Le Musée Ludwig – Musée de l’Art Contemporain – est une collection publique qui présente le travail des artistes nationaux et internationaux sur une même plateforme commune. La collection permanente comprend des pièces du pop art américain (Andy Warhol, Claes Oldenburg, Robert Rauschenberg, etc.). Il met aussi en avant l’art d’Europe orientale et centrale et porte une attention particulière à la présentation de l’art hongrois des années 60 jusqu’à nos jours.
En plus de l’exposition permanente, le musée organise des expositions temporaires. Il reçoit également les oeuvres présentées au pavillon hongrois de la Biennale de Venise.
MUSÉE VASARELY
Le Musée Vasarely du Musée des Beaux-Arts de Budapest est une institution publique qui donne une vue d’ensemble de l’œuvre de Victor Vasarely.
Vasarely, artiste hongrois, s’est installé à Paris en 1930 et a été naturalisé français en 1961. C’est un des noms aujourd’hui les plus populaires de l’optical art.
GALERIES
acb GALÉRIA
Fondée à Budapest en 2003, acb Gallery est devenue l’un des principaux acteurs du marché de l’art hongrois et d’Europe de l’Est. Le positionnement de la galerie a d’abord été centré sur la présentation d’artistes néoconceptuels hongrois et internationaux. La galerie représente aujourd’hui de nombreux artistes néo-avant-gardistes hongrois des années 1960 et 1970, mais également plusieurs membres de jeunes générations à côté de celles déjà établies.
Actuellement, acb gère deux lieux d’exposition : l’espace principal de la galerie et l’Attachement acb, qui fonctionne comme espace de projet accueillant des expositions plus expérimentales.
En 2015, la galerie a lancé son nouveau département, acbResearchLab, qui se concentre sur la recherche et l’édition.
VARFOK GALERIA
La Galerie Várfok, fondée en 1990, est l’une des premières galeries privées d’art contemporain en Hongrie.
Au fil des ans, la Galerie s’est développée et se compose aujourd’hui d’une galerie principale, d’un espace de projet, d’une galerie en plein air et d’une bibliothèque. La galerie rassemble les oeuvres d’une vingtaine d’artistes avec un choix assez éclectique de peintres, sculpteurs et photographes.
CITY
“Budapest, ou le bonheur retrouvé”
“Budapest, de toutes les villes d’Europe centrale, est la seule qui, par ses cafés, sa cuisine, ses vins, ses gâteaux, ses bains, sa musique, ait gardé quelque chose de la Belle Époque, ce sens du jeu, de la fête, qui a déserté Vienne comme Prague. Budapest, ou le bonheur retrouvé”.
Dominique Fernandez (1929), Art/Passions, Revue suisse d’Arts et de Culture, 10 mai 2012
CAFÉS LITTÉRAIRES ?
Dans notre Europe de la fin du XXème et du début du XXIème siècle, multiple et divisée, comme paralysée dans sa volonté de proposer un projet commun, la Mitteleuropa a pu apparaître comme le lieu et le moment éphémères où un système fédéraliste a pu se soutenir du sentiment d’une appartenance commune à une même civilisation..
L’effervescence des intellectuels, des écrivains, des artistes, de la veille de la première Guerre mondiale à la montée du nazisme, ont fait de cette Europe aux contours mal définis un véritable «laboratoire du crépuscule» (Kundera, L’art du roman). Ce Monde d’hier* chroniqué par Zweig, univers de haute culture, avait ses figures et ses lieux emblématiques.
A Vienne, Prague, Budapest, les cafés furent non seulement des lieux de rencontre et de sociabilité, mais surtout des tribunes d’échanges politiques et artistiques. Théâtres de la vie intellectuelle, ils servirent de refuge à plusieurs générations d’artistes et d’écrivains.
A Budapest, leur nombre dépassait 600 en 1896, année de l’exposition du millénaire. Cet âge d’or a duré jusqu’à l’arrivée du communisme : la plupart des établissements ont été fermés ou ont changé de destination, pour devenir des magasins ou des entrepôts..
L’esprit de la Mitteleuropa a aujourd’hui disparu. Mais les cafés sont encore là, dans toute la beauté et la fantaisie du style Sécession hongroise, conservés, réhabilités et, pour les plus célèbres, magnifiquement restaurés,
*Le Monde d’hier, Stefan Zweig, Belfon, 1993
CAFÉ GERBEAUD
Évoqué par Paul Morand dans ses Carnets d’Europe centrale, le Café Gerbeaud est une institution de la capitale hongroise et l’un des plus anciens cafés de Budapest. Fondé en 1858, le café Gerbeau a vu défiler dans ses salles somptueuses toute l’aristocratie de l’époque.
Au cours de l’ère communiste il est devenu propriété de l’Etat et a été rebaptisé « café Vörösmarty ».
En 1984, la famille Gerbeaud a racheté le café et en 1990, le lieu a retrouvé tout son éclat. Stuc du plafond dans le style rococo, lustres inspirés par Marie-Thérèse d’Autriche, ornements en bois exotiques, bronzes et marbres. L’endroit est magnifique et vaut assurément qu’on s’y arrête pour son décor. Mais l’Histoire s’en est enfuie et la clientèle est presqu’exclusivement touristique.
Café New-York
C’est au café New York – nous rappelle Gyulia Zeke* que s’installa la revue La Semaine “dont les colonnes virent défiler la future génération de grands talents de la littérature”. Nombreux furent les cafés qui servirent de salle de rédaction, attirant la clientèle des journalistes qui trouvait là tout ce dont elle avait besoin : le téléphone, les journaux du monde entier, et même des encyclopédies, des cartes et des atlas. “Au café New York, on cirait vos chaussures, on repassait vos vêtements ; le soir, vous pouviez aussi recourir aux services d’un barbier, d’un coiffeur ou d’une manucure.”*
En 1913, le poète Dezso Kosztolanyi, alors âgé de 28 ans, écrivit, élégie juvénile, un poème à la gloire du café New York, qu’il fréquentait assidûment dans ses années d’étudiant-journaliste-poète. Il y évoque en des termes enflammés l’enthousiasme d’alors de ses amis écrivains :
Je songe à mes amis, à ce Dieu, ce poète
Qui s’asseyait ici, sauvage et lèvres en sang,…
*in Les cafés littéraires de Budapest, Le Passeur, 1998.
En 2001 le New York Palace* a été racheté par un consortium italien. Après une rénovation d’un coût pharaonique (100 millions d’euros), l’édifice devient un hôtel de luxe, avec des thermes somptueux, et le café brille à nouveau de tous ses ors. Il attire désormais une clientèle internationale aisée. Mais ce n’est plus qu’un décor mort. Le charme est rompu : il n’y vient plus aucun Hongrois. On le contemple avec admiration et l’on n’est face à un dilemme : s’enfuir vers des rivages plus hospitaliers ou bien franchir la porte, s’installer au milieu de la volière assourdissante des touristes engloutisseurs de pâtisseries, fermer à-demi les yeux en imaginant le groom en uniforme rouge près de l’entrée et prononcer d’une voix impérieuse : “Garçon, de l’encre et du papier”
On songe alors aux premiers vers du poème de Kosztolanyi :
New York, toi le Café où je suis tant venu,
Pourrais-je entrer et m’asseoir un moment ?
M’asseoir, tel un clochard au repos sur un banc
Et voir ce qui demeure alentour et en moi…
*Le New York Palace doit son nom à la New York Life Insurance Company, société d’assurances américaine, qui, en 1891, charge l’architecte Alajos Hauszmann de construire un bâtiment pour le siège local de la société à Budapest.
*Le New York Palace doit son nom à la New York Life Insurance Company, société d’assurances américaine, qui, en 1891, charge l’architecte Alajos Hauszmann de construire un bâtiment pour le siège local de la société à Budapest.
CAFÉ PARISI
L’extérieur du bâtiment, avenue Andrassy, avec ses palais néo-renaissance florentine et néo-classiques, ses places, ses musées, ses librairies, ses théâtres. offre une très belle façade Art Déco, dans le style des thermes de Budapest. Mais, passées les portes monumentales, on pénètre dans un tout autre univers. Au rez-de-chaussée se trouve la librairie Alexandra, puis un escalator conduit au premier étage, et directement en face du Lotz Hall (Lotz-Terem) – une salle de bal néo-renaissance transformée en café. C’est ce joyau qui rend le Párizsi Nagy Áruház (anciennement Book Café) si exceptionnel : la salle grandiose au plafond et parois ornés de vastes compositions picturales rehaussées d’or – oeuvre de Karl Lotz – fut anciennement le théâtre des festivités de la noblesse et de la grande bourgeoisie.
Le communisme en fit un entrepôt.
Après avoir subi diverses vicissitudes, – jusqu’à abriter un supermarché discount – le bâtiment fut racheté par le groupe immobilier Orco en 2005. S’en suivirent 4 années de travaux. Lorsque l’édifice a rouvert ses portes en 2010, le premier locataire fut la librairie Alexandra, qui reprit le rez-de-chaussée et le premier étage, ainsi que le Lotz Hall. En 2017 suite à la faillite du groupe qui le dirigeait, le Book Café a été fermé, puis a rouvert en 2018 sous le nom de Café Parisi. Les larges fauteuils Chesterfield ont été remplacés par un mobilier plus léger. et sans aucun doute un partie du charme s’est-elle ainsi envolée. Mais le café a gardé toute sa beauté et demeure un lieu incontournable de Budapest.
Détail non négligeable : ce lieu n’est pas le domaine exclusif des touristes. Le Café Parisi est fréquenté aussi par la clientèle budapestoise.
CAFÉ CENTRAL
Depuis l’ouverture en 1887, le Café Central a été un lieu de rencontre entre l’université et l’élite culturelle de l’époque. Ce fut un lieu réunion, de discussions et de rassemblements politiques.
De nombreuses organisations civiles et politiques opéraient à partir du café. À la fin de 1918, le parti socialiste démocrate hongrois a installé son siège dans l’une des salles du Central. En 1926, la National Association of Unemployed Officers y fut créée et, en 1930, la National Association of Tobacco Sellers.
L’écrivain, essayiste et poète Frigyes Karinthy, auteur de la théorie des six degrés de séparation, y avait ses habitudes et une photo grandeur nature de son siège au café y trône en majesté.
Transformé en cantine ouvrière, puis en club d’étudiants à l’époque communiste, le Café Central a été restauré à l’identique par son propriétaire en1999. Comme dans les traditionnels cafés hongrois, on y trouve des journaux, un billard et un parfum du charme d’antan.
Café Gerloczy
Après les fastes et les ors des grands cafés historiques, le café Gerloczy, nous ramène à une reposante simplicité. Situé sur la petite place Kamermayer, calme et ombragée, l’endroit dispense une atmosphère fin de siècle propice à la rêverie. Le charme de l’établissement tient au cadre, au mobilier et aux nappes blanches autant qu’à la décoration. L’été, la terrasse est un must.
BAINS
Des lieux privilégiés
de vie sociale
En Hongrie, l’utilisation des bains alimentés par des sources thermales remonte à l’antiquité. On attribue aux Romains d’Aquincum, colonie implantée sur les rives du Danube, la découverte de ces sources.
Mais l’essor des bains hongrois est dû aux Turcs qui ont amené avec eux ce goût ancestral. Pour les Turcs, les bains étaient des lieux privilégiés de la vie sociale. Au 16ème et 17ème siècle, ils ont ainsi développé, mis en valeur et ancré profondément cette tradition dans le quotidien des habitants. Quelques bains à Budapest et à Eger sont encore en activité, quelques 500 années après leur construction.
Après la libération de la Hongrie de l’occupation turque, la culture thermale connaît un nouveau regain. Des grandes heures de l’Empire Austro-hongrois aux premières années de la république d’après-guerre, les établissements thermaux vont continuer de fleurir, poursuivant ainsi cette tradition pluriséculaire.
Les bains thermaux hongrois, et en particulier ceux de Budapest, se sont peu à peu imposés comme une activité touristique à part entière. Ils attirent un nombre croissant de visiteurs.
LES BAINS KIRALI
Ces thermes ont été construits en 1565 pendant l’occupation ottomane qui s’étend de 1541 et 1699.
Les bains thermaux Király été bâtis loin des sources thermales, entre les enceintes de la ville, pour permettre aux Turcs d’accéder aux bains même pendant les sièges de la ville. Ils utilisent l’eau d’une source acheminée à travers un aqueduc en mélèze.
On rentre par une petite porte, on monte des escaliers pour rejoindre ensuite à travers un dédale de salles la grande coupole et les alcôves annexes. La coupole est percée par des lentilles de verre qui laissent pénétrer les rayons du soleil ou la lumière bleutée du soir. L’été, on peut profiter de la terrasse.
C’est l’un des thermes les plus pittoresques et les moins touristiques de Budapest, un lieu hors du temps.
LES BAINS GÉLLERT
Les thermes Géllert sont adossés à l’hôtel Gellért, célèbre pour ses décors Sécession, construit entre 1912 et 1918. Les éléments architecturaux tels que les plafonds ornés de fresques, les colonnes de pierre rare, les mosaïques de carreaux et les plafonds en coupole ottomane, font de ces bains les plus beaux de Budapest. Les céramiques Zsolnay, les sculptures signées Miklós Ligeti, la magnifique verrière, témoignent du faste de l’époque austro-hongroise.
Une autre spécificité des thermes Géllert est d’offrir des bains où l’on peut se baigner nu(e). Contrepartie : ces bains sont unisexes. Mais on trouve également une piscine intérieure mixte entourée de colonnes et coiffée d’un toit en verre. C’est splendide et le toit ouvert en été apporte un peu de fraîcheur. La piscine est entourée de bains, mixtes eux aussi.
D’aucuns regretteront cependant la fréquentation presqu’exclusivement touristique, les tarifs étant rédhibitoires pour la majorité des hongrois.
LES BAINS DE RUDAS
Les bains de Rudas, installés le long du Danube, ont été construits au milieu du XVIe siècle durant l’occupation ottomane. L’architecture y est très semblable aux bains que l’on peut trouver à Istanbul. La salle principale, créée en 1566, compte une piscine octogonale ottomane, quatre piscines latérales et une coupole turque traditionnelle de 10 mètres de diamètre soutenue par huit piliers. Ces bains anciens sont simplement magnifiques.
De l’autre côté du bâtiment, un espace wellness et sauna très contemporain, ouvert en 2014, abrite un jacuzzi sur le toit avec une vue imprenable sur le Danube.