« …mehr ein Weltteil als eine Stadt »*

*« …more than a city, a part of the world »

MUSÉES

NEUE NATIONAL GALERIE

Après six années de rénovation, la Nouvelle Galerie nationale a ouvert à nouveau ses portes en 2021. Le bâtiment a été démonté jusqu’à ses fondations, mais la restauration l’a restitué tel que Mies van der Rohe l’avait conçu. La Nouvelle Galerie nationale, ouverte en 1968 sur la Reichpietschufer à proximité de la Postdamer Platz est la dernière œuvre dont Mies van der Rohe ait dirigé la construction. Le bâtiment est considéré comme une icône de l’architecture moderniste. Le vitrage intégral qui l’entoure et la forme d’expression réduite à l’essentiel s’accordent avec la collection. Les expositions temporaires se situent dans la salle principale et le pavillon de verre, tandis que le sous-sol est destiné à l’exposition permanente.

Le fonds de la Galerie nationale contient des œuvres majeures de la peinture et de la sculpture – depuis le modernisme classique jusqu’aux années 1980. L’expressionnisme allemand est largement représenté : on pourra voir des oeuvres de Ernst Ludwig Kirchner, Otto Dix, et Max Beckmann. La collection permanente comprend également des ouvres de Dalí, Miró et Picasso, Klee et Kandinsky. Les peintres américains Barnett Newman, Frank Stella et Ellsworth Kelly sont également présentés.

ALTE NATIONAL GALERIE

L’imposant musée de style néo-classique est situé sur le site prestigieux de l’Ile aux Musées, sur les bords de la Spree. Le bâtiment a été érigé entre 1867 et 1876 et récemment restauré en 2001. Il abrite aujourd’hui une très belle collection de peintures et de sculptures du 19ème siècle allemand et français.

On y trouve des oeuvres des périodes classiques, romantiques et symbolistes : Edouard Manet, Claude Monet, Auguste Renoir, Caspar David Friedrich, Paul Cézanne, Auguste Rodin, Anselm Feuerbach, Arnold Böcklin, Hans von Marées. La collection s’est récemment enrichie d’oeuvres du XXème siècle, dont Adolph von Menzel, Max Liebermann et Lovis Corinth.

Helmut Newton Fondation

À l’arrière de la gare Zoologischer Garten, dans le quartier de Berlin-Charlottenburg, la Fondation Helmut Newton occupe les deux premiers étages d’un bâtiment néo-classique, à l’origine un casino du corps des officiers de l’inspection de la défense nationale de Berlin. La collection Photographie, section de la Bibliothèque d’Art (Kunstbibliothek) des Musées nationaux de Berlin, utilise les salles des étages supérieurs y compris la salle impériale qui a rouvert ses portes en 2010.
La Fondation Helmut Newton a été créée en 2003 peu de temps après la mort du photographe. Helmut Newton a légué un grand nombre de ses travaux. Le musée présente une belle collection permanente ainsi que des expositions temporaires sur la vie et l’œuvre de Helmut Newton. Au rez-de-chaussée et au 1er étage sont exposés les clichés d’Helmut Newton, de sa femme June Newton alias Alice Springs ainsi que de ses compagnons de route.
Dans la salle impériale, les Musées nationaux de Berlin mettent divers aspects de l’histoire de la photographie en évidence et présentent des photographes contemporains.

BERGRUEN MUSEUM

Picasso, Le Chandail jaune, 1929

Le Musée Berggruen est situé en face du Château de Charlottenburg, dans un bâtiment néoclassique de trois étages surmonté d’un magnifique dôme. La collection est l’une des collections privées les plus importantes au monde : le collectionneur et marchand d’art Heinz Berggruen a légué à Berlin, sa ville natale, sa collection d’art contenant des chefs-d’œuvre de Pablo Picasso, Alberto Giacometti, Georges Braque, Paul Klee et Henri Matisse.

Collection Picasso
Plus de 100 œuvres datées de 1897 à 1972.
La collection de Picasso présente l’évolution du peintre tout au long de sa vie, illustrant ses périodes bleue et rose, la période cubiste ou encore celles des variations de style des années 1920.

Autres oeuvres
Le Musée Berggruen présente également plus de 60 œuvres de Paul Klee sur une période allant de 1917 à 1940. Sont également présents Henri Matisse, avec 20 tableaux, Alberto Giaccometti, avec diverses sculptures en bronze.

HAMBURGER BAHNHOF

Hamburger Bahnhof

Le Musée d’Art contemporain de la gare désaffectée de Hambourg est le lieu d’exposition permanente de l’art contemporain de la Nationalgalerie.  L’ancienne gare, la seule gare subsistant de l’ancien Berlin,fut gravement endommagé durant la Seconde guerre mondiale. L’édifice ne fut utilisé comme lieu d’exposition que dans les années 1980. Après de vastes travaux de restaurations, on inaugura la Hamburger Bahnhof sous le nom de Museum für Gegenwart . Les éléments historiques du bâtiment associés à l’architecture moderne offrent le cadre idéal pour la collection d’art moderne.
Les fonds proviennent des œuvres des Musées nationaux du Land de Berlin et des œuvres privées léguées par Erich Marx. Depuis septembre 2004, des expositions temporaires présentent maintenant en plus les œuvres majeures de la collection privée de Friedrich Christian Flick Collection.
Le noyau de la collection de Marx est constitué d’œuvres d’artistes comme Andy Warhol, Cy Twombly, Robert Rauschenberg, Roy Lichtenstein, Anselm Kiefer et Joseph Beuys. S’ajoutent aux fonds plus de 450 dessins de Beuys et près de 60 feuilles de Warhol. Sont exposées également des œuvres de l’ensemble artistique italien Transavanguardia et des représentants du minimalisme.

GALERIES

LARS FRIEDRICH GALLERY

C’est dans son propre appartement, près de la place Rosa Luxembourg, que Lars Friedrich choisit d’ouvrir sa première galerie. Aujourd’hui, il est installé dans un espace à la mesure de ses ambitions, Kantstrasse 154.
Parmi la vingtaine d’artistes au catalogue, retenons Flora Klein ou Nora Kapfer qui proposent une peinture entre abstraction et figuration.

BOROS COLLECTION

La Collection Boros est une collection privée d’art contemporain. Elle rassemble des œuvres d’artistes internationaux. Le bâtiment est un ancien blockhaus au destin rocambolesque, depuis sa conception en 1941 sous la direction d’Albert Speer à son rachat en 2003 par Karen et Christian Boros pour y accueillir leur collection d’art contemporain. Après 4 années de travaux, le lieu de 3000 m2 a présenté depuis 2008 trois saisons quadriennales d’ expositions de pièces de la collection.


Ce lieu étonnant à plus d’un titre séduira avant tout les amateurs d’installations, d’art minimal, même si la dernière livraison 2017-2021 laisse une place à des oeuvres picturales comme celles de Serguej Jensen et Pamela Rosenkranz.

JULIA STOSCHEK FONDATION

La collection Julia Stoschek mérite une mention particulière. Depuis sa création en 2002, elle se concentre principalement sur l’art médiatique ( time-based art) des années 1960 à nos jours et comprend différents médias : vidéos, images numériques, environnements multimédias, installations, performances. Elle est riche aujourd’hui de près de 900 oeuvres de 300 artistes internationaux.
C’est en 2007 que Julia Stoschek a ouvert son premier lieu d’exposition à Düsseldorf, puis un second lieu en 2016 à Berlin.
La Fondation, créée en 2017 permet à un public large d’avoir accès à la collection.

CITY

WANDERINGS

Anhalter Bahnhof
Gedächtniskirche

Berlin est une source d’étonnement inépuisable, tant les fantômes du passé se mêlent au mouvement du présent. Pendant plus de 40ans, jusqu’à la chute du mur, et pendant les quelques années qui suivirent, le temps avait semblé figé, en particulier dans les rues du Berlin Mitte jouxtant le mur. De la gare de Anhalter Bahnhof, entièrement détruite, ne subsistait – jusque dans les années 80, que la façade en ruine miraculeusement restée debout, la grosse horloge du fronton accrochée à ce qu’il restait de sa chaine de fonte. Délaissés par les berlinois, les immeubles laissés à l’abandon, des pans entiers de la ville étaient restés tels que la guerre les avait laissés. La trace de la mitraille sur les façades de briques, les vitres cassées, on marchait hypnotisé dans un décor de film d’apocalypse, à quelques centaines de mètres des néons du Kurfürstendamm.


Les berlinois ont voulu conserver le souvenir de Berlin en ruines, comme pour mieux exorciser le passé et témoigner de la puissance de la renaissance : la Anhalter Bahnhof n’a pas été reconstruite, mais la façade a été consolidée et demeure fièrement debout, la Gedächtniskirche – l’église du souvenir – a été rebâtie, mais les berlinois ont fait modifier le projet originel de sorte que l’ancienne tour soit conservée à côté du nouvel édifice.

Aujourd’hui, Berlin, ripoliné, propose des visites guidées des quelques arrière-cours de Kreuzberg restées dans leur jus aux touristes du monde entier. Le cadre décrépi des aventures de Franz Biberkof* est devenu un hâvre pour artistes en herbe et cafés « alternatifs ». Pour une centaine d’euros, on peut acquérir une jolie photo 50×70 de ces hauts-lieux de la misère de l’Entre-deux-guerres.
* Alfred Döblin, Berlin Alexanderplatz, Gallimard Paris 1933

©JL G

Schönhauser Allee jewish cemetery


©JL G

Au 22 de la Schönhauser Allee, derrière des murs tagués, se trouve un des lieux les plus puissamment évocateurs de cette présence insistante du passé. On entre par une petite grille et, passée la maison du gardien, on pénètre, incrédule, dans une oasis de silence et de verdure, un monde de mousses, de marbres et de chaos. Profanées par les S.A., bombardées par les alliés, de nombreuses tombes sont restées telles qu’elles furent en 1945 : stèles renversées, dalles fracassées, inscriptions effacées.
On y trouve les tombes de Joseph Mendelssohn, Giacomo Meyerbeer, ou du peintre Max Liebermann.

Else Lasker Schüler

Dans un livre attachant au titre sans appel – Berliner Requiem* – paru en 1976, 13 ans avant la chute du mur, Jean-Michel Palmier fait revivre sur le mode élégiaque le Berlin des années 20-30. On y croise les figures de la scène artistique et littéraire – Gottfried Benn, Bertold Brecht, Marlene Dietrich, Georges Grosz, Else Lasker-Schüler, Zarah Leander, Kurt Tucholsky-, des personnages de roman – Franz Biberkopf, Joseph K., Hinkemann -, des figures politiques de tous bords – Rosa Luxembourg, Albert Speer -.
Fin connaisseur de la ville et de son histoire, l’auteur nous emmène dans ce Berlin aux 400 théâtres, perdu à jamais, entre fascination et rejet. La misère et le sordide y sont omniprésents, mais aussi la fantaisie, la fraternité de groupe, l’insouciance d’une société contemplant le bord du gouffre.
*Jean Michel Palmier, Berliner requiem, , éd. Galilée, 1976

Dans un café de Prenzlauer Berg,
©JL G

Si le quartier de Prenzlauer Berg est aujourd’hui un quartier bobo, il n’en a pas toujours été ainsi : destinées originellement aux classes populaires de Berlin-Est, les Mietskasernen (casernes locatives) ont été rénovées après la réunification et la population actuelle appartient à des classes plus aisées.
Au détour d’une rue, il arrive cependant de franchir la porte d’un café anonyme et de se retrouver quelques décennies en arrière. Un léger parfum d’histoire, loin des brunch-cafés et des petit-déjeuners vegan. Décor désuet, abat-jour fanés, jouets d’époque.